Intérêt de la récupération des eaux ménagères légères (eaux grises).
La récupération des eaux grises présente plusieurs avantages en termes d'économies d'énergie mais aussi de développement durable.
Avec une augmentation régulière des besoins en eau (développement de la population, hausse de la fréquentation touristique sur le littoral, augmentation du nombre de piscines chez les particuliers) et un déficit du niveau des nappes phréatiques superficielles et profondes en raison d’épisodes de sécheresse de plus en plus fréquents et prononcés, le traitement et la revalorisation des eaux grises offre une ressource de substitution permettant de satisfaire certains besoins en eau en économisant l’eau des nappes phréatiques.
En effet, dans un contexte de mutation climatique - les épisodes de sécheresse n'étant plus exceptionnels - la récupération des eaux grises offre l'avantage de fournir un apport en eau continu, non dépendant des épisodes pluvieux qui peuvent être rares en été dans certaines régions alors que la demande en eau d'arrosage des jardins est forte. La ressource que représentent les eaux grises peut alors se substituer à l'eau pluviale qui peut faire défaut durant l'été.
Le traitement et la valorisation des eaux grises doit être perçu comme une réelle source d’économies et comme une contribution à un mode de production et de consommation responsables, en phase avec les objectifs de développement durable (ODD) : ODD 6 pour une eau durable et ODD 7 pour une énergie propre et abordable grâce à une réduction de 30% des rejets d’eau dans les égouts, l'économie d'énergie de traitement de cette eau et l'économie d'eau potable.
En effet, si l’on considère que 54% du volume d’eau que nous utilisons chaque année ne justifient pas d’avoir recours à de l’eau potable (arrosage du jardin, alimentation des chasses d’eau des WC et du lave-linge, lavage des sols, des véhicules et équipements extérieurs), la récupération des eaux grises apparaît dès lors comme une initiative des plus avantageuses et ce, en dépit de l’absence de crédit d’impôt.
Normes applicables pour l'utilisation des eaux grises
Selon les préconisations de l’ANSES relatif à la récupération des eaux grises à son usage à l'intérieur et à l'extérieur des bâtiments et les normes européenne (UE) 2021/741 du Parlement européen et du Conseil du 25 mai 2020 relatif aux exigences minimales applicable à la réutilisation de l'eau pour l'arrosage agricole et la NF EN 16941-2 : Réseaux d'eau non potable sur site - Partie 2 : Système pour l'utilisation des eaux ménagères traitées
Séparation des réseaux d’évacuation et d’alimentation
Lors de l’installation d’une station de traitement, il est nécessaire de disposer d’un réseau d’évacuation des eaux grises distinct des autres évacuations (cuisine et WC), ainsi que d’un réseau d’alimentation en eau traitée pour les toilettes et/ou l’irrigation (identifiée avec une couleur visiblement différente), indépendant du réseau d’alimentation en eau potable.
Lors de la construction de votre habitation ou bâtiment, il est judicieux de prévoir un réseau d'évacuation des eaux grises (douches, baignoires et lavabo de salle de bain) distinct des autres évacuations, ainsi qu'un double réseau d'alimentation (eau recyclée et eau potable) pour les WC et l'usage extérieur. Prévoir une double évacuation et alimentation au moment de la construction s'avère beaucoup moins coûteux et contraignant qu'en rénovation d'un bâtiment existant.
Dimensionnement des stations
Il faut calculer les besoins journaliers en eau recyclée et les apports en eaux grises en fonction du nombre de résidants ou d’utilisateurs selon s’il s’agit d’une habitation, d’un hôtel, d’un camping, d’un complexe sportif, d’une résidence étudiante, etc..
A titre indicatif, apport de 50 à 100l d’eau grise/pers./jour dans une habitation et jusqu’à 150 l pour un hôtel. Le remplissage des chasses d’eau nécessite 18 à 48 l/pers./jour. L’arrosage dépendra de la surface et de la région, environ 3 à 6 l/m2.
Les eaux grises provenant des douches, baignoires et lavabos de salle de bain, contrairement aux eaux usées, contiennent une faible concentration de matières organiques et de matières en suspension, bien qu’elles puissent contenir une forte concentration de phosphates et de produits chimiques chlorés issus des détergents et des savons.
Les eaux grises foncées provenant des éviers de cuisine, bidet, lave-vaisselle peuvent contenir des produits agressifs (solvants, silicone, désinfectants chlorés, eau de javel...) susceptibles d’ endommager les membranes alors elles ne seront pas traitées par les unités mais seront toujours évacuées vers les égouts.
Capacité de production
Nous adaptons la technologie de traitement en fonction de la production d'eau grise sur site et des besoins journaliers.
La technologie avec bioréacteur à membrane permet de recycler jusqu'à plusieurs dizaines de mètres cube d'eau par jour.
La technologie par filtration mécanique et membranes d'ultrafitration avec système de lavage automatique permet de produire de 2 m3/h (40m3/jour) jusqu’à 9 m3/h (180 m3/jour) sur une base de traitement durant 20 heures/jour.
Il est possible de prévoir un réservoir tampon pour le stockage des eaux grises en amont et un réservoir tampon pour le stockage des eaux traitées en aval, afin de réguler la production d'eau et de constituer des réserves, du fait qu’un pic de production d’eau grise est généré sur une courte période, au retour de la plage entre 17h00 et 20h00 par exemple.
La production d’eau grises est normalement excédante par rapport aux besoins d’alimentation des chasses d’eau, permettant ainsi de ne pas surdimensionner les stations de recyclage et de constituer des réserves pour l'rrigation.
Pour l'habitat individuel, les unités avec filtration et réservoir incorporé, pouvant être intégré directement au chassis des WC ou au rez de chaussée ou sous sol de la maison offrent une solution économique.
Applications
Habitats individuels ou collectifs, campings, hôtels, établissements éducatifs, complexe sportif, résidence étudiante, etc...
Des subventions peuvent être accordées par l’agence de l’eau, la région et le département pour aider les campings à atteindre leur objectif d'économie d'eau de manière à réduire les prélèvements dans les nappes phréatiques, puisque sur certaines zones du littoral, le volume prélevé par les campings reste supérieur au volume alloué.